Le temps attendu de cette visite qui pour nous est liée à la thématique de la journée "Les territoires à l'ère numérique".
Un retour au texte de Cécile Duflot, Ministre de l'Egalité des territoires et du Logement, que nous mettrions en exergue :
" Les usages que rend possibles le très haut débit sont de nature à bouleverser l'aménagement du territoire, en le rendant à la fois plus inclusif et plus écologique.
Les infrastructures numériques mettent en effet en réseau les territoires et n'organisent donc plus des relations entre un centre et une périphérie. Ces infrastructures sont une chance pour tous les territoires, en particulier pour les territoires enclavés urbains ou ruraux.
De très nombreux usages , comme le télétravail, l'université numérique, les réseaux intelligents de consommation d'eau et d'énergie, les nouvelles mobilités, mais également de nouvelles formes de citoyenneté augurent d'un développement plus durable et plus équilibré des territoires. Il importe alors de considérer le droit à la connexion comme un droit social parmi d'autres, qui rend les autres possibles, le droit à l'éducation, à la culture, le droit à des services chaque jour plus variés."
Un texte qui nous convient totalement, avec, notamment, surligné par nous :
- cette conception des réseaux excluant des relations hiérarchisées entre un centre et une périphérie, au profit donc d'un maillage de relations fonctionnelles diverses, plus ou moins spécialisées et éventuellement ouvertes sur d'autres réseaux...(1)
- une chance pour les territoires enclavés comme celui de notre commune qui de plus a une forme insulaire, assez proche de celle de l'île de Ré... enclavée, mais avec des liens séculaires vers d'autres territoires, notamment par des affinités culturelles susceptibles de transformer ces liens en fleuves, notamment aux temps de l'histoire où l'accueil est indispensable à la survie de groupes humains conséquents ( républicains espagnols arrachés aux camps de Rivesaltes et autres, familles d'origine juive protégées des camps d'extermination...)
- des usages pourvoyeurs de connaissances, d'optimisation de processus et procédures, de nouvelles mobilités, agilités et formes de citoyenneté, sous réserve du droit à la connexion, passage obligé vers l'éducation, la culture, et des services toujours plus divers d'accès aux connaissances...
La grande question de l'art contemporain...
Notre époque réinterroge le clivage Surréalisme/Dadaistes, la rupture Eluard/Breton, réinterroge Debord aussi, et les situationnistes (cf la refondation récurrente, savante et fidèle que fait Frédéric Acquaviva
auquel il faudra bien un jour donner la place qui lui convient dans l'élaboration des connaissances -
heuristique et sérendipité et mobilités et agilités de pensée (2) -
ce qu'a posteriori et à tort on a qualifié souvent de "côté prémonitoire" de l'art,
comme pour l'expressionisme allemand.
Parce que le travail artistique introduit des connexions dans l'hétérogène, le composite,
- ce qu'accentue (et banalise) le numérique - bien avant que
ces ponts ne soient verbalisés et/ou constitués en objets d'études scientifiques...
Comme les traductions ont une histoire -
cf celles de "Los dos abuelos" poème de Nicolás Guillén,
souvent utilisées en collège - les expositions aussi en ont une...
Notre époque réinterroge le clivage Surréalisme/Dadaistes, la rupture Eluard/Breton, réinterroge Debord aussi, et les situationnistes (cf la refondation récurrente, savante et fidèle que fait Frédéric Acquaviva
des recherches des Lettristes et poètes sonores.)
Notre époque se réfère à Pérec présent par une oeuvre citée l'an passé au Colloque CNRS, auquel Villes Internet avait ouvert une porte...
L'exposition "Une brève histoire des lignes", s'appuyant ouvertement sur les travaux d'un professeur d'anthropologie d'Aberdeen, et reprenant, ce qui est rare, le titre même de son livre, offre une nouvelle entrée, distanciée et médiatisée par le choix de l'emprunt d'un titre lourd de sa construction dans un contexte précis, et pourtant légère et apparemment élargie par le tressage de plusieurs problématiques.
Des indices de rappel avec Michaux...
L'audace d'une extension/annexion de courbes et graphes mathématiques qui n'en avaient l'intention, au champ de l'art.
De sémiologie graphique en sémiotique visuelle ça caracole, et vous détourne et retourne gentiment - avec des chiffres... sans employer le mot "numérique",
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Montage réalisé à partir d'une photo de l'oeuvre et du texte explicatif qui l'accompagne (citation donc du Centre Pompidou) |
sans employer le mot "numérique",
Sans référence aucune à " l'Eloge des mathématiques" d'Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, mathémaricien prometteur, cet Alexis léger, l'auteur des "Chants de Maldoror". (Encore un qui savait utiliser les pseudos avant que naisse le Net! )
Pourtant Man Ray, Bachelard, plus tard Breton, célébreront le dépassement par la géomètrie de l'opposition euclidien/non euclidien...
Aucune référence cependant, semble-t-il, au lien constaté entre poésie et mathématiques...
Pourtant Man Ray, Bachelard, plus tard Breton, célébreront le dépassement par la géomètrie de l'opposition euclidien/non euclidien...
Aucune référence cependant, semble-t-il, au lien constaté entre poésie et mathématiques...
Ni à Perec, Queneau ou Ecco...
Mais Duchamp, le discontinu introduit
ET
Kandinky et De Certeau
Du spirituel dans l'Art ?
D'une conception de l'"inspiration poétique" à faire bondir Jean-Pascal Dubost ?
Une exposition qui évite les excès cartographiques. Et Pouperon et Bonnefoi pour les nîmois ou alésiens ?
Une affirmation discrète pourtant - dans tous les sens du terme - de l'entrée assumée et experte dans l'ère numérique
et sans aucune concession facile au facile du dit "NetArt ".
Bref une exposition qui n'apporte pas de réponses sinon par ces non-dits,
mais pose beaucoup de questions dont le visiteur ne fait Ecco,
discret comme Eléate,
qu'à celles qui vont dans le sens des siennes, que ce soit
pour le conforter ou le bousculer.
Tout près de ces Echos d'échos de Buren ouvrant ou fermant une immuable inamovible porte
et mesurant un réticulaire
normé,
normé ?
(comme contrainte formelle d'OU-X-PO génératrice de créations ?
C'est pour tout ça qu'il parait vraiment important qu'il y ait un texte des commissaires d'exposition,
avec reproductions...
et possibilité de revoir cette exposition (D'ailleurs l'incontournable : quel document pédagogique pour les enseignants afin de préparer puis d'exploiter les visites des classes de la maternelle aux terminales ?)
A noter la sortie d'un très intéressant article d'Emmanuelle Lequeux "A Metz, la ligne s'évade de la page Expositions, performances... Le Frac Lorraine et le Centre Pompidou-Metz interrogent la linéarité " dans le Monde du 15 février... (3)(4)
A noter la sortie d'un très intéressant article d'Emmanuelle Lequeux "A Metz, la ligne s'évade de la page Expositions, performances... Le Frac Lorraine et le Centre Pompidou-Metz interrogent la linéarité " dans le Monde du 15 février... (3)(4)
Cette exposition dont on sent - sans pouvoir encore les mettre en mots -
qu'elle pose des questions essentielles
et en rapport étroit avec les interrogations sur les Territoires à l'ère numérique..
cf ce qui concernait cette exposition, entre autres "Notes de lecture" sur le blog "Ecritures Numériques"
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Et la participation passée à une exposition collective à voir. Et wind drift..... |
D'autres très belles et intéressantes expositions
Frac forever : une visite-performance d'oeuvres dans l'obscurité avec une lampe de poche chargeable en tournante une petite manivelle/ Une découverte lente des oeuvres, comme on devait faire autrefois ? Des groupements thématiques aux noms évocateurs.
Buren - Echo d'échos...et son augmentation de l'espace imparti par ce miroir portant l'écho réticulaire. Un art qui questionne toujours l'actualité...
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Echo d'échos |
Et enfin Parade, un grand moment d'histoire de l'art. Picasso, Satie, Cocteau, Vassiliev...et un premier contact difficile, à l'époque, avec un certain public...
Le Centre Pompidou de Metz ?
Une belle architecture en phase avec l'environnement
Deux architectes : Shigeru Ban et Jean de Gastines
Un retour au Centre Ville avec la navette du Centre Pompidou, un beau service public...
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Notes.
1. Une conception déjà développée en fin dl'article sur l'inauguration de la salle Louis Nodon il y a quelques mois (novembre 2012). "Cette salle constitue aussi...elle ouvre la voie d’une articulation évolutive entre culture descendante- à la Malraux ... et culture ascendante - type écomusée, valorisant les savoir-faire locaux.
Une articulation sur laquelle nous travaillons sur ce territoire depuis 2003 et à laquelle le numérique a ouvert des champs nouveaux avec
les notions de « réseaux »,
de maillage du territoire, d’articulation local/réseaux,
de "patrimonialisation"....




Un "réel augmenté" par ces brochures comme petits noeuds d’un réseau local, puis constitué en espace-charnière à n dimensions, fonctionnant à double ou multiples sens entre réseaux sociaux divers et local (cf site)...
La grande question va donc être celle de la place et du fonctionnement de ce nœud important que peut constituer la salle Louis Nodon dans ces réseaux complexes et denses aux multiples noeuds, régions et niveaux....
... Des bouleversements dans les relations local/planète et une réalité du virtuel qui nécessitent réflexion, prospective, échanges et formations....
...L’urgente nécessité d’irriguer le numérique par l’artistique... D’ailleurs Villes-Internet....
2. quand on a toujours su que c'était les transgressions à l'ordre fordien introduites par les ouvriers dans le travail à la chaîne qui permettaient à celui-ci de fonctionner... (cf sinon des références d'époque en livres et revues détruits par incendie - ou Michel Verrier ? celui qui introduisit la notion -essentielle- de "tiers médiateur" (champ de la psychanalyse) dans la construction de la connaissance ? Le trou d'avant l'arrivée d'Internet ! http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1999_num_127_1_1090. ) cf du moins les travaux du groupe Chronos qui, lui, était présent à Metz. La problématique, toujours à creuser de la place de l'art dans la construction de la pensée et de la personnalité, à partir des "médiations symboliques " de Vygotsky- Une époque où l'approche psychanalytique était encore largement censurée, avant notamment les travaux de Diatkine et Misès... Où l'absurde opposition art "bourgeois/art "prolétarien" avait encore des tenants...
3. On attend avec impatience Art Press de mars ? Ou d'avril ?
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