Nébuleuse

Le site municipal de Saint-Apollinaire-de-Rias comprend, comme "domaine" le site de l'Association "Les Rias", laquelle gère la Bibliothèque Municipale et son "espace Public Numérique" (Point Accès Public Internet) -deux autres domaines - et assume, sous responsabilité municipale, la gestion globale du site (délégation par convention).

Divers sites/compagnons de route l'accompagnent : le Sivu des Inforoutes de l'Ardèche, nous hébergeant et portant, les blogs créés, les sites services utilisés, le wiki, et, encore à apprivoiser, le mégasite de Villes-Internet...

Tout cela constitue une nébuleuse difficile à cerner, mais dont la modélisation est d'autant plus indispensable que site d'une toute petite commune, nous n'avons pas la base solide d'assises structurées en services ni le cadre sécurisant d'objectifs quantifiés.

Entre étroitesse des bases et vertigineuse liberté intersidérale... Ou un blog entre béquille et fusée.

Et pour éclairage ou repères, le Galilée du "Et pourtant, elle tourne", Giordano Bruno et la preuve par Mendéléiev...

Pour la bonne compréhension de ce blog dont les messages s'enchainent à partir d'un tableau initial, nous conseillons de le lire en suivant l'ordre chronologique des messages à partir du sommaire.


samedi 8 décembre 2012

Dernière initiative de Novembre

1. Salle connectée  26/11/2012

ou charnière au grand jour !

Voir le texte intégral sur l'espace Villes Internet



La plus récente des initiatives et une initiative importante à plusieurs titres :

D'abord la présentation têtue d'un de ces petits livres non-pas-numérisés-mais-numériques créés à partir d'écritures textuelles et/ou d'images sur l'écran et d'écritures sonores, où le son a été produit pour l'ordinateur afin de dire un texte à voix différentes et, en regard, avec une image déterminée. Exercice d'école en EPN, écriture/composition pour préparer à l'écriture numérique mais surtout  pour préparer à la lecture complexe du numérique.


De plus, 
- elle montre qu'en dépit des travaux, l'EPN a fonctionné, souvent hors les murs et sur portables, mais ce qui était prévu a été fait,
- elle montre aussi que les parents s'intéressent à ce font leurs enfants, en EPN, donc aussi hors hors du milieu scolaire,
- elle montre l'évolution d'un petit  groupe dont trois vont entrer au collège. Par delà les familles, c'est toute une population rurale qui s'intéresse à l'évolution de jeunes dont certaine à laquelle nous avons, en EPN, appris à tenir la souris, en âge pré-scolaire... Donc une dimension durée, fort intéressante.

Mais ce gentil récit d'un temps convivial aux airs de fête d'école masque une profonde rupture. Un lissage qui n'a rien d'anecdotique.

Nous venons de basculer dans ce village rural d'un temps où la priorité était la lutte contre la fracture numérique à un temps où elle ne l'est plus, parce que la population a changé.
- avec le vieillissement de ceux qui ont acquis une culture numérique minimale au travers de processus de création de patrimoine, et
- l'émergence d'une nouvelle vague de retraités ayant appris à se servir d'un ordinateur dans leur travail...
- l'intérêt nouveau de jeunes parents habitués des réseaux sociaux, vis-à-vis des ateliers auxquels ont participé leurs enfants ou leurs amis - dans des groupes intergénérationnels (répartition encore bipolaire des âges surtout jeunes -scolaires et ados- et plus de 60 ans, les tranches intermédiaires étant moins représentées).

Ce qui s'est joué avec la présentation offerte par ces jeunes, dans  cette nouvelle  salle, où près du tiers de la population du village était réuni, et semble s'avérer de portée générale, c'est donc la quasi fin ici, de la rupture numérique pour laquelle nous avons tant travaillé, et en bonne part, par la simple disparition d'une génération.

Un changement qui s'est préparé en douceur quand, au titre du projet "Du recueil de mémoire à l'écriture transmedia," qui renvoyait à la patrimonialisation, s'est ajouté : "Travail sur les Ecritures Numériques en lien avec le thème de l'identité" : le travail sur l'herbier, marqueur identitaire, la publication de plusieurs petits livres numériques  livrant ou interrogeant des savoir-faire, y compris artistiques...Mais aussi le choix "d'augmenter le réel" en mettant en forme, organisant sous la forme électronique la moins chère et la plus rassurante : celle de ces petits livres numériques lisibles sur écran d'ordinateur  mais aussi, sans le moindre téléchargement, sur téléphone portable...Et de plus, transmissibles par Facebook...

http://www.saint-apollinaire-de-rias.fr
Domaine Les Rias /Publications
Ils seraient "rétros" ces p'tits livres parce qu'ils ont la forme livre alors que n'importe quel roman numérisé sur tablette étincelante serait le summum de la modernité ? Allons donc !

Et ne seraient pas outils de numérisation alors qu'on numérise à tour de bras (é kwa?) ? Faut réfléchir !  Peut-être marquer la différence en disant qu'on numérique ou numériquise ! 

Effectivement on ne passe pas un livre dans la machine à sortir de l'OCR. Quant à la présentation et aux ressources... 

La preuve par mon téléphone qui pourrait être celui de Christophe ou d'un autre... Avec les points engrangés, les prix baissent ; et puis les jeunes font des choix qui, parait-il font diminuer la vente des jouets etc etc etc
Grossissement  d'une Calaméothèque  navigable



Le livre ouvert à une double page de Mendy
En bas à droite, sur fond gris, le son de Mendy accessible par clic sur  lien.


Tourner encore une page, arriver dans l'espace de Mylène
 et cliquer sur son lien. On est  sur le fichier son, avec, en prime une image que vous n'avez pas sur l'ordinateur.

Et puis, on filme un spectacle, on numérise le film et on le projette. OUAIS.  
Mais là, c'est le contraire qui s'est passé.
D'un texte écrit sur écran, dit et enregistré, auquel on a associé une image, elle aussi conçue sur écran, qu'elle soit  fixe ou mobile (  la démarche des diverses séquences du "livre",)  on a fait et publié un livre lisible sur Internet et on  est passé,  après découverte du livre projeté, à la conception d'une présentation/spectacle vivant débridé...

Séquence pédagogique juste ? P't-être bien  mais pas sûr...Et un guidage des plus souples...

Exploration/création ? Essais-découvertes ? Quelques jours après que les mêmes jeunes aient éprouvé en Arles le besoin de courir le long de l'image d'Aitken,  puis d'un rapprochement physique comme pour se rassurer avant de repartir...et qui les fait rire chaque fois qu'elles le revoient...cf la vidéo en fin d'article...

Prise de conscience de la spécificité et de l'altérité du numérique ? A voir...

Ce qui est sûr c'est que si on veut avancer dans la compréhension des articulations entre local et réseaux, on ne fera pas l'économie d'une analyse des médiations fines - comme les cogniticiens d'Aix cités par Claude et Mireille Bastien travaillant sur la construction des connaissances et montrant, dans une recherche qui, à l'origine se penchait sur la remémoration, que le contexte perceptif - odeurs, couleurs, bruit, température... jouait un rôle important dans la construction des connaissances même les plus abstraites...


Ce qui semble étayer le bien-fondé d'une orientation culturelle du travail en EPN, qui s'est cristallisée presque seule et comme une évidence...


- de nature à conduire à l'implication dans un développement culturel et complexe où le  numérique est important et où il est aussi à interroger, notamment par rapport à la vitesse croissante du renouvellement des connaissances,  mais aussi par les bouleversements des pratiques culturelles quotidiennes   Arles (cf  le séminaire  2012 sur "Photographie et réseaux sociaux".) (1)

- avec l'accès à une culture scientifique et technique  nécessaire pour accueillir les innovations et obsolescences à venir et intervenir autant que possible dans les choix et options de développement
- avec aussi la capacité de chercher, évaluer, classer, utiliser des connaissances à extraire de l'Internet (cf conférence de Michel Schlenker), de les utiliser ou transformer (cf ateliers d'écritures numériques)
-  et la simple acquisition de techniques,  pour savoir utiliser les nouveaux outils de la vie courante - téléphones, tablettes, QRcodes ou remplir un questionnaire de Pôle Emploi

- Il y a par ailleurs à se poser des questions de fond, comme celle de l'identité, au travers de problématiques diverses - identités numériques, avec pseudos et avatars et des espaces de liberté qui vont se rétrécissant, identités des territoires avec les réorganisations en cours, identité et liberté de pensée  quand le supplément Sciences &techno du Monde titre ce 8 décembre 2012 "Pirates du cerveau"  ou "Des pensées à portée de casque" ou "Vos secrets les mieux gardés trahis par les ondes cérébrales"...  Un problème récurrent dans l'histoire de l'Intelligence artificielle (cf les années 80) et la science fiction.  Faire la part de la résurgence de vieilles idéologies neurobiologisantes (cf Gobineau mais cf aussi,  a contrario, "La Jetée" de Chris Marker - un film qui chaque jour rajeunit) tout en posant la nécessité de la formation initiale et continue, institutionnelle et populaire, indispensable à un contrôle citoyen accru. 



Lecture/Spectacle : rentrée en coulisse derrière l'écran...


Rupture fondamentale derrière ce festif  donc - fin d'une période et début d'une autre, caractérisée par la créativité sociale, les ouvertures culturelles offertes par un EPN devenant lieu d'exposition et diffusion des arts utilisant et questionnant  le numérique, et une vigilance citoyenne démultipliée,  capable de faire vivre une identité renouvelée étayée par la densité accrue d'un réseau local  largement partagé? ...


1. Il n'y  avait donc vraiment rien d'original dans le choix fait il y a quelques années à St-Apollinaire-de-Rias, d'aborder l'expérimentation B2i en commençant - et continuant- par un travail sur la photo et l'image. Question d'air de Camargue, vénéré ici. Les parents du maire n'ont-ils, comme beaucoup de jeunes mariés aussi pauvres qu'eux, fait leur voyage de noce en Camargue, à la Tour de Constance, en hommage à Marie Durand et à son "Résister" - dont une copie est affichée en mairie. Aigues-Mortes, une des premières sorties associatives des Rias, avant le Chambon-sur-Lignon. 1851, ces résistances civiles  ; nous en reparlerons avec  la réédition proche du livre d'Alain Sabatier... L'identité du lieu, son roman social, sinon familial, ne marque-t-elle le réseau social augmentant le réel d'ici comme sceau de ferrade? Rôle des médiations symboliques dans ces réseaux sociaux ? Valeurs ? 



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